[Interview] Du Beau Linge, la deuxième vie du linge d'hôtel à La Teste-de-Buch
Pouvez-vous nous expliquer le concept Du Beau Linge ?
L'aventure a démarré en Charente avec ma belle-mère, Edwige Ciria, et j'ai ouvert la boutique du même nom à La Teste en 2019.
L'idée : racheter du linge aux hôtels, en deuxième vie, qui a été retiré du circuit soit parce qu'il a été trop tâché, trop troué, plus aux dimensions etc... Du Beau Linge le trie, le remet en vente en le retapant en couture ou en le transformant. On s'adresse aux professionnels comme aux particuliers.
Dans nos boutiques on trouve du linge de lit, du linge d'éponge et du nappage, de la deuxième vie comme du neuf.
Vous êtes dans une démarche éco responsable, pouvez-vous nous expliquer ?
L'objectif premier, c'est le recyclage. On a aujourd'hui des milliers de tonnes de linge qui sont destinées à la poubelle, à l'incinération. Il y a historiquement un parcours de revalorisation du linge en isolant thermique. Le métier de chiffonnier existe depuis très longtemps, avec pour objectif de racheter le linge le découper, détruire la fibre et la reconstruire pour en faire des blocs compacts, de l'isolant thermique. C'est une variable du recyclage, qui a son importance. Cependant lors de la découpe, aucune différence n'est faite entre le linge neuf, pas neuf, remettable, etc... Donc quelque part il y a du linge de très belle qualité qui part dans cette filière. L'objectif était donc d'arrêter ce gâchis là, ou en tout cas de le ralentir et de remettre en circuit des tissus d'une qualité extraordinaire.
Le deuxième objectif, c'est de proposer du linge de qualité hôtelière à bas prix. Nous sommes les seuls à proposer du linge d'une telle qualité en seconde main à destination des particuliers. C'est pour cela que je ne vends que du linge hôtelier. Ce linge présente des spécificités de traitement et de composition qui sont propres à l'usage hôtelier et donc très robuste.
Nous avons un atelier de transformation, avec Claudine mon employée : on fait des jetés de lit, à partir des pièces de rebut du linge déclassé, des tabliers dans des nappes, des taies d'oreillers dans des housses de couette, etc...
Comment vous fournissez-vous ?
On démarche, on se déplace, on va chercher le linge nous-même et on le trie, on l'emballe et on l'étiquette nous-même. Du Beau Linge existant depuis 6 ans, il y a également des établissements qui nous contactent pour revaloriser leurs déchets textiles dans le cadre de leur politique RSE. Nos fournisseurs peuvent être nos clients. La manutention représente 90% du métier : tri, réfection des pièces, etc...
Vous proposez également du neuf, c'est nouveau ?
Le neuf n'était pas du tout notre ADN, nos clients nous en ont demandé de plus en plus, on s'interroge en permanence et on a donc fait évoluer notre modèle.
Du neuf pour plusieurs raisons : soit c'est du linge acheté auprès de fabricants de linge hôtelier, soit c'est du linge neuf présentant un défaut de fabrication, soit parce que l'hôtel a changé sa gamme de linge et il lui restait du neuf, soit suite à une cessation d'activité, etc...
Pourquoi vous être implantée sur le Bassin d'Arcachon ?
Mes beaux-parents habitent sur le Bassin. Le projet à la base était de déporter toute l'activité sur le Bassin d'Arcachon, mais on a finalement décidé de conserver les deux entités, à Saint Yriex sur Charente et à La Teste de Buch, car cela fonctionne bien.
La deuxième raison c'est que nous nous adressons au secteur du tourisme, aux chambres, maisons d'hôtes, gîtes, le Bassin semblait donc être un lieu de prédilection pour s'installer, avec également une cliente au-delà du Bassin Nord et Sud, du Pays Basque notamment.
Et vous Charlène, quelle est votre formation ?
C'est une reconversion, je viens du digital, j'étais chef de projet d'une grande enseigne de e-commerce à Bordeaux. Lorsque ma belle-mère m'a proposé de prendre la relève, j'ai accepté.
On recycle et on propose des produits de qualité à petits prix à des gens qui en ont besoin, la démarche a tout pour plaire.